Dieu est-il plat ?
Retiré du monde dans une cellule quasi monacale, le spectateur poursuit sa quête obstinée
de l'image de Dieu (des dieux). Face à un écran de petite dimension, il avance dans un univers de briques. Les murs devant lui se creusent au gré de son déplacement. Lorsqu'il décide de changer de direction, il définit un nouveau couloir. Ainsi se construit un espace architecturé, déterminé par la déambulation du visiteur. Chaque nouveau couloir lui révèle des représentations de Dieu puisées dans l'histoire de l'art des différentes cultures. Selon la qualité de l'approche du visiteur, selon le rythme de son parcours, ces représentations éminemment planes viennent vers lui, grandissent ou s'éloignent.
En creusant les murs qui semblent borner son horizon, le visiteur de Dieu est-il plat ? met en oeuvre deux processus : la mise à jour de ce qui est enfoui dans la mémoire collective de l'humanité (ces vestiges de l'image que se font les hommes de leur créateur) et la construction d'un savoir cumulatif qui part de la démarche du collectionneur (engranger le plus d'images possible), passe par une approche plus attentive (contemplative ou analytique), pour finir par perdre son objet : à trop s'approcher, seule la matérialité visuelle de la représentation persiste (la trame, le pixel). La restauration (to restore signifie en anglais relire des données informatiques mises en mémoire) des images révélées par le percement
des couloirs, en ramenant à la mémoire des représentations cachées, relève de la fouille iconologique. Sa mise en oeuvre persévérante relève du parcours initiatique. Cette révélation déplace son objet (Dieu) réduit à son image (homme) pour en épuiser la matérialité (pixel).
Elle se ramène au recensement désespéré des représentations, effets de surface de la
mémoire.
Première exposition: Artifice 3, Saint Denis, France, 1994
Dernière exposition (version restaurée) Des Grandes Questions à la décharge, Eesi, Poitiers.
Développement informatique: Patrick Bouchaud et Richard Mercile
Adaptation PC : Adrien Mazaud
Production: Z-A production, SGI, avec le soutien du FIACRE et de l'Eesi
Construction scénographique : équipe Eesi |