Transposition spatiotemporelle
Player : métro, ligne 1
Je ne dois pas prendre suffisamment le métro car j’ai découvert hier, et ce n’est peut être pas une première, les stations entièrement habillées par la publicité. Une seule marque, une station.
La fenêtre de wagon se déplaçant dans l’espace comme celle de la télévision se déplace dans le temps on ne peut s’empêcher de penser à Patrick Le Lay, précisant que ce qu’il vendait à Coca Cola c’était « de la minute de cerveau humain disponible » s’exposant ainsi à devenir le directeur de chaine de télévision le plus cité dans les décennies à venir.
Un cerveau humain totalement disponible est un cerveau mort.
On se rappelle que la publicité est entrée à la télévision pour aider à en financer les programmes et réduire le coût des abonnements. Nous avons assisté à l’inversion de ce projet qui a fait progressivement du programme la bande annonce et le support de la publicité, maintenant l’attente et l’attention du spectateur, augmentant sa réceptivité. On a oublié la première partie de la sortie de Patrick Le Lay :
» pour qu’un message publicitaire soit perçu il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à -dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages « .
La RATP a-t-elle saisi toute la portée de cette phrase? Pour que le cerveau soit disponible il ne suffit pas de le maintenir bloqué devant l’image – contraint par l’habitacle- il faut aussi qu’il y soit ouvert et détendu.
Avant le message il faut le massage.
Lire le reste de cet article »