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Silenzio & Tralala
est né du désir de mettre à l'épreuve du temps
et de la musique un monde exploré jusque là en images
fixes (Ralentir passage d'animaux, Tralalajahal, les Souris I,
II, III et autres dessins), un monde empirique, Tralala. |
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Si le pilote avait été représentatif
de la série évoquée on y aurait vu un chapelet de
saucisses musicales reliées par un fil d'Ariane. On aurait
compris que le défilement des dessins fixes pouvait nous
débarquer en une multitude de situations imprévisibles
et animées et que chaque saucisse était l'occasion
de découvrir un peu plus de la vie quotidienne à Tralala.
On aurait compris que derrière tout ça, plane la menace
d'un ours aveugle, endormi et affamé. On aurait compris que
rien n'est grave, qu'un dessin animé s'en sort toujours et
que le tout faisait une série musicale aléatoire,
joyeuse, instructive et télescopique. |
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Au lieu de quoi, on n'y comprend rien et pourtant
le résultat est agréable. Il est plaisant parce qu'une
équipe d'animateurs(trices) traditionnels et synthétiques
a su insuffler aux personnages la vie qui les chatouillait depuis
longtemps. Il est délicieux parce que leurs pas se sont coulés
naturellement dans une musique originale typiquement tralalaise.
Il est supportable malgré quelques longueurs excessives d'un
labyrinthe qui, honteux de lui même, passe trop vite. Il est
bien, malgré une logique défaillante des rêves
de l'Ours. Il n'est pas mélancolique en dépit de la
solitude du pingouin qui fait le ménage sur la terrasse, et de la
meute des rhinocéros qui déboule inlassablement sur
le bord des gouttières. Il est réussi parce que, malgré
l'hétérogénéité des techniques
(animation traditionnelle, images de synthèse, 2D,3D) on
n'y voit que de l'eau. |
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Ce film est la première porte ouverte
sur Tralala, la première visite. Pour ne pas les effaroucher,
il convenait qu'elle fut discrète et réservée,
l'expérience leur a plu, ils sont en confiance et pour la prochaine
fois, les Tralalais promettent de ne pas se dérober et d'offrir
aux pauvres mortels, un spectacle divin sur la Falaise aux Potiches. |
P.C. mars 1996
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