« Tessel » par LAb[au] et Kangding Ray : espace-son polymorphe

« Tessel » par LAb[au] et Kangding Ray : espace-son polymorphe

Fruit d’une collaboration entre le collectif LAb[au] et Kangding Ray (Aka David Letellier) pour le festival Nemo, Tessel est une installation expérimentale qui interroge le rapport du visiteur à l’espace sonorisé. Dans la lignée de la sculpture en mouvement motorisé dont les figures emblématiques sont Schöffer et Tinguely, Tessel s’inscrit dans une démarche artistique relevant du metadesign, à mi-chemin du son, de la sculpture animée, de l’architecture cinétique et du design.

Par ses mouvements lents, cette « raie manta » d’aluminium origamisé, dispositif suspendu et autonome, questionne l’espace, et la façon dont le visiteur l’appréhende. Son esthétique froide et mathématique en fait une installation contemplative associant l’ambiance irréelle des nappes sonores distordues de Kangding Ray, aux lents plié/dépliés des facettes de métal. Paramétrée pour que le son déclenche le mouvement (certaines facettes sont équipées de haut parleurs), son évolution dans l’espace crée une attente, celle du prochain geste, celle de la forme renouvelée que prendra sa surface, empiétant sur l’espace du visiteur.

LAb[au] : un laboratoire artistique interdisciplinaire

Le nom Lab[au] renvoi au Bauhaus, qui s’inscrivait également dans une démarche interdisciplinaire où l’architecture était vue à travers le prisme de l’art contemporain. Ce collectif belge fondé en 1997 expérimente des installations audiovisuelles, des créations interactives qui interrogent les notions d’espace et de flux d’information, pour lesquelles ils développent leurs propres programmes informatiques. Leur domaine d’expérimentation est vaste: urbanisme, architecture, danse contemporaine, design, musique…

Signé sur le label de musique électronique allemand Raster-Noton (auquel ont déjà contribué des artistes tels que Ryoji Ikeda, et plus récemment Alva Noto et Ryuichi Sakamoto, Kangding Ray (Sebastien Letellier) est un compositeur sonore français, basé à Berlin, dont les boucles ambiantes teintées d’electronica minimaliste donnent vie à l’installation Tessel.

Tessel est désormais visible à l’Atelier GH : http://www.ateliergh.com/.

Pour aller plus loin:

Le domaine de l’architecture cinétique tente de redéfinir le rapport au bâtiment et à l’habitat. Utilisant la technologie, la construction se met au service de son usager, et dépasse sa fonction première d’habitat.

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