Et si les écrans remplaçaient les hommes ?

Et si les écrans remplaçaient les hommes ?

Imaginez un monde où l’homme n’existe plus. Les écrans ont remplacés toute présence humaine et incarnent à eux seuls le sentiment de vie. C’est ce qu’a voulu représenter le collectif Pleix dans son oeuvre « Family Shades ».

D’abord connu dans l’univers de la publicité, Pleix est née en 2001 suite à la rencontre de sept artistes venus d’univers très différents. L’essence de leur travail est de faire passer leurs messages en détournant notre quotidien de manière esthétique et divertissante. Une manière de mieux le comprendre et de l’appréhender. Par ailleurs, ils évoquent les paradoxes contemporains de manière forte en les symbolisant à travers différents médias (vidéos, bruits, animations,…).

Dans le cadre de l’exposition « 2062, aller-retour vers le futur », les neuf créations du collectif décrivent la recherche perpétuelle de plaisir. Un plaisir, qui passe notamment par l’acte d’achat et la possession d’objets, toujours plus nombreux. Leur point de vue futuriste nous aide à prévoir les sentiments que nous pourrions ressentir face à cette surconsommation. Comme celui le sentiment de solitude, un thème qui leur est cher. Cette oeuvre, elle, nous montre que notre quotidien sera notamment bouleversé par l’usage des écrans et plus largement des technologies numériques.

L’oeuvre Family Shades nous montre trois pièces d’un appartement. Chacune d’elles représente le mobilier de la pièce en question compacté dans un tissu blanc qui laisse transparaître la lumière projetée par les écrans.

La première pièce représente un salon réduit à un fauteuil et un écran. Ce dernier apporte l’éclairage nécessaire pour voir ce qu’il se passe mais également ce qu’il y aurait pu s’y passer. C’est la seule marque de vie alors qu’il n’y a personne.

La deuxième représente une salle à manger. On y distingue une table ainsi que quatre chaises. Encore une fois, l’oeuvre nous montre une disparition totale de toute présence humaine et l’écran, située cette fois au dessus du mobilier nous amène à penser qu’une télévision aurait pu s’y trouver. Une télévision qui aurait happait les esprits et la concentration des êtres humains ainsi qu’un moment de vie connu pour être convivial.

La troisième oeuvre et certainement la plus marquante, nous montre une chambre d’enfant. Elle amène à se poser de nombreuses questions : l’écran représente t-il un parent dont le cerveau aurait été lavé par la surconsommation des écrans ? Les écrans remplaceront ils l’éducation de nos enfants ?

Notons également que le seul flux d’information passe par ses écrans. Si ces derniers avaient été éteints nous n’aurions rien pu distinguer. Comme si nous en étions totalement dépendant. De plus, la forme du tissu tendu me fait penser que si des personnes s’étaient trouvés ici, ils auraient étaient absorbés par le contenu des écrans. Ce sont eux qui permettent de voir et de comprendre l’oeuvre. Cette situation pourrait  s’apparenter à une sorte de dictature médiatique. Un lavement de cerveau qui se ferait par les médias de masse et qui conditionnerait les êtres humains.

Selon moi, cette oeuvre représente de façon très accentuée la société actuelle. « Family Shades » montre qu’en 2062, les écrans pourraient avoir une place tellement importante dans nos vies qu’ils en seraient, non pas utiles, mais nécessaires.

Image : © http://pleix.net/2062

Photos: Mohamed Khalil

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