Bertrand Lamarche, « Réplique » : du cinétique à l’organique

Bertrand Lamarche, « Réplique » : du cinétique à l’organique

Bertrand Lamarche, né en France en 1966, interroge à travers des sculptures, performances, photographies ou installations les relations entre mouvement, son et lumière, et particulièrement la manière dont ces phénomènes s’inscrivent dans la ville et dans le temps. La réaction du public à ces stimuli physiques ou visuels est souvent intégrée au cœur même du dispositif. Pour le Festival EXIT 2011, il présente Réplique, une installation créée en 2008 et présentée à la FIAC 2010. Installation constituée d’un faisceau de lumière, d’une surface réfléchissante et d’une image projetée sur une toile, Réplique est plongée dans le noir. Le réflecteur est une surface recouverte de papier brillant, lui-même tendu sur du velours. En son centre, un petit moteur entraîne de façon lente et régulière la rotation de deux baguettes, qui déforment à leur contact la surface du réflecteur. Le faisceau de lumière, rencontrant cette matière toujours changeante, se difracte de manière irrégulière dans le temps et dans l’espace, comme par spasmes, et forme des dessins lumineux.

Par un procédé assez rudimentaire, Bertrand Lamarche réussit ainsi à interpeller le visiteur exigeant d’un festival d’art « numérique ». En effet, l’interprétation des formes projetées est libre, laissée au visiteur. Devant la toile, dans l’obscurité, on peut entendre des commentaires aussi variés que devant un test de Rorschach ! Une constante cependant : ce procédé cinétique reproduit incroyablement bien un processus organique. Ondulation d’algues marines, pousse de végétaux observée au ralenti, mouvement de constellations lointaines… Pour Marie-Ange Brayer, auteure de la monographie de Bertrand Lamarche, Réplique est « une machine génératrice de formes organiques qui se meuvent entre éther hypnotique et entropie. Cette autogénération apparaît comme une simulation des modèles mécanistes de la perception ou encore, une involution des membranes fluides, filaires algorithmiques, architecture liquide ou exploration génétique de la forme architecturale. Ou encore, cellules nerveuses d’un cerveau, magma inchoatif de formes matières, transformation biologique d’organismes. »

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