« Scorched Earth » est un paysage interactif post-apocalyptique, composé de métaux et de minerais, extraits d’une mine de cuivre toxique et abandonnée. Le visiteur est immergé dans l’installation qui régit à sa présence alors que toute trace humaine a disparu. Un sentiment troublant, à la fois angoissant et fascinant.
Le monde que l’on connaît aujourd’hui n’existe plus ; il est remplacé par une vision sortie de Mad Max. C’est un monde sans humains, sans animaux, sans végétation : un monde où les êtres vivants n’existent plus et qui, pourtant, n’est ni totalement mort ni vraiment vivant.
Le paysage, composé de métaux et de minéraux, tremble, animé par deux cents petites machines électromécaniques dissimulées comme des mines et bougent par des microcontrôleurs. Ces machines réagissent à la présence du visiteur en provoquant les vibrations saccadées du paysage : ce monde agonisant sursaute sous les yeux du visiteur ; il réagit à sa présence, à la fois victime et bourreau de ce monde détruit.
Un message prophétique
Scorched Earth transmet un message apocalyptique : c’est une œuvre qui tente de nous faire prendre conscience de nos erreurs, du mauvais usage des ressources naturelles, de l’effet de serre… bref qui interroge notre rôle comme administrateurs de la planète.
Néanmoins le message est répétitif, et la composition, les couleurs, la mise en scène de Zwanikken sont si bien agencés, que le spectateur se trouble de trouver si belle une œuvre tellement triste et dérangeante. La démonstration magistrale de l’artiste touche au but en faisant interagir l’homme avec ce paysage inconsolable. La terre d’un futur proche réagit à la présence de l’homme, ici et maintenant. La terre d’un futur proche rappelle à l’homme d’aujourd’hui qu’elle sera la conséquence de ses actions présentes. Le spectateur entre ainsi en une conversation avec son futur à travers la mise en scène électromécanique d’un paysage vibrant et souffrant.
Cette sensation perturbante de beauté mêlée d’apocalypse se fait moins réconfortante quand le spectateur se trouve quelques pas plus loin devant The Good, The Bad and The Ugly, du même auteur.