Open Dump

21 septembre 2008

La sirène du métro

Enregistré dans : critical fusion, live performance, change the world — moben @ 21:35

Siren

Les statistiques montrent que les français, quelque soit leur situation, anticipent la possibilité de se trouver un jour sans logis et sans moyens. Dans ce contexte, chacun se demande ce que serait sa position, comment survivre, comment exprimer son besoin sans perdre la face, comment jouer le jeu à pile ou face quand c’est de survivre au quotidien qu’il s’agit ?
Le métro est la scène où s’exprime le plus clairement la situation de crise : la non appartenance aux deux extrêmes du voyage: le boulot, le dodo. Il est impressionnant de voir ce que certains décident de produire pour crier l’incapacité à quitter cet entre-deux qui devient à leur corps défendant le boulot/dodo de transit.
Produire de la musique, du spectacle, rendre acceptable aux autres ce moment nécessaire de passage. Les passants passent et le quémandeur reste.
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Spotters

Enregistré dans : urban art, critical fusion, Augmented Reality, spotters — moben @ 11:00

Spotters

Le spotting, qui constitue une activité à la motivation mystérieuse, réuni aussi bien ceux qui comptabilisent les passages de trains ou les décollages d’avion, que ceux qui, engageant des programmes d’envergure planétaire, tentent d’identifier des signes d’intelligence extraterrestre dans les signaux en provenance de l’espace (SETI). Traquer dans la récurrence ou dans les infimes variations des signes du quotidien ou de l’espace ce qui nous permettrait de mieux comprendre le monde, l’univers ou la logique de la SNCF relève d’une obstination qui ne cesse de nous émerveiller.
Que l’objectif soit de découvrir une explication, la confirmation d’un doute ou d’une certitude, ou l’évidence d’un complot, il y a dans la compulsion “spottique” quelque chose qui relève du questionnement métaphysique. La série des Spotters, inspirée du projet Red Light Spotters, vise à généraliser le principe d’Observation Systématique Obstinée (OSO, – – – ∙ ∙ ∙ – – –) appliqué au monde construit par l’homme, en le couplant à la tentative, désespérée, de traduire l’information résultante sous forme de son, de lumière, de vibration… susceptibles d’apporter des éléments d’intelligibilité dans la masse des artefacts et des comportements humains.

13 septembre 2008

FUSION CRITIQUE (handle with care)

Enregistré dans : critical fusion, theorie, writing, change the world — moben @ 0:48

Cirtical Fusion

Confronté à la difficulté de nommer une évolution significative des pratiques dans lesquelles mon travail s’inscrit, j’ai compris qu’il faudrait que j’explicite le concept métaphorique auquel je suis parvenu : La Fusion Critique.

Pour que ce concept soit compris, il n’y a d’autre solution que d’en rédiger le manifeste ou plutôt d’en manifester la rédaction. Or s’il est un terrain où la réalisation m’est difficile, c’est celui qui fait passer l’écrit avant l’acte, quelque laconique que soit le premier et quelque fugace que puisse être le second. Il faut donc que je me résigne à soumettre au Dump ce projet d’ouvrage théorique qui ne m’en paraît pas moins essentiel.
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2 septembre 2008

Être ou faire œuvre

Enregistré dans : come back, critical fusion, architecture — moben @ 10:05

Air de Paris

Je retrouve cette image prise durant l’exposition Air de Paris. Beaucoup furent troublés par cette intrusion franche et inespérée de l’extérieur dans l’espace préservé de l’exposition. Où l’on vérifie, et on se plait à croire, qu’il était dans l’intention des auteurs de confronter espace de vie et espace de monstration. L’effet produit interroge tout autant sur la force des propos artistiques comparée à l’évidente puissance définitive du réel qui s’obstine à faire œuvre malgré lui, pour peu que le cadre de la fenêtre nous conduise à chercher le cartel là où l’on ne devrait trouver que la lumière. Cette bouffée d’air de Paris, dans la tiédeur confinée du monde de l’art est réveillée (révélée), par l’entremise d’une silhouette coupant net le champ pour une mise en abîme radicale de notre propre regard. Et c’est le vide de la ville en bas qui nous aspire quand la structure tubulaire de l’architecture semble garder le corps du délit, dedans, et le sujet dehors.

Quand Nouvel fend le Quai Branly pour révéler la Tour Eiffel, il cadre le cliché, quand J. Turrel ouvre le toit sur le ciel (Skyspaces), il laisse le monochrome dynamique se trahir par ses faiblesses sous forme de condensation nuageuse, quand P. Greenaway cadre la ville (Stairs, Genève 1994) il fait de la photographie sans support, quand la ville se dévoile à l’occasion d’une faille scénographique, elle répond. C’est le réel qui prend sa revanche sur l’exposition. Il faudrait travailler un dispositif qui, pour paraphraser Filliou, n’aurait d’autre fonction, par l’occultation plus que par ses ouvertures, que, de rendre la ville plus belle que l’art.

23 juillet 2008

Bidons

Enregistré dans : critical fusion, installation, recycling, curating — moben @ 17:45

Bidons Art C

Dans une ancienne décharge, une carrière, des bidons comme stockés là clandestinement. À l’abri des regards et loin de tout lieu habité. Dessus : Art Contemporain et le pictogramme « bio hazard ».

8 juillet 2008

Vedute

Enregistré dans : interactive installation, urban art, critical fusion, architecture — moben @ 11:23

Vedute

Players, Oleksandra Yaromova, Jean-Jacques Gay, Eesi, TAP Poitiers

Un projet pour la façade translucide et vidéo de la Scène Nationale de Poitiers. Le projet n’a pas été retenu mais il me plait que ce soit un ami dont le travail animera la façade. Dans le droit fil de Watch Out ! Vedute convertit le regard des passants en un œil géant découvrant le monde alentour. Le Théâtre devient la scène sur laquelle le monde se réfléchit ; tout d’abord flou, en attente de l’observateur. L’image du monde bouge alors sur la peau de l’édifice à la manière des jeux d’ombre de la caverne platonicienne. Parfois un visage s’approche de la « Porte », boîte percée d’un trou qui invite le regard. C’est lui que l’on voit alors sur la façade jusqu’à ce que l’œil intrigué contemple un temps le monde avant de se lasser.

Vedute2

Le lieu de spectacle devient l’origine d’où l’on perçoit le spectacle de la vraie vie. Last Life.

Le titre Vedute reparait sans que le lien entre les projets soit totalement évident, quoique…

2 juillet 2008

Un Musée de commissaires (Museum of Curators)

Enregistré dans : critical fusion, architecture, curating — moben @ 21:15

Museum of Curators
La fin du vingtième siècle a consacré le commissaire en le plaçant au sommet de la pyramide artistique. Si le glissement de statut l’a progressivement transformé en auteur, puis en artiste, je propose d’aller jusqu’au bout de la logique historique et de créer, au vingt-et-unième siècle, le premier musée de commissaires. C’est là que l’on pourra découvrir une collection complète des actes curatoriaux majeurs de ces 30 dernières années sous forme de documentation, mais aussi parfois de reconstruction à l’identique ou encore de maquette d’expositions qui ont marqué l’histoire de l’art contemporain.
Une variante de ce projet pourrait faciliter la reconstitution en supprimant de l’exposition tous les éléments potentiellement revendiqués par des artistes (toiles, sculptures, installations, vidéos, et.) en ne conservant de leur présence dans le dispositif originel que le cadre de poussière laissée sur le mur, le ronronnement du projecteur vidéo, la trace au sol de la sculpture en fonte écrasant la moquette. Cette approche présenterait le double avantage de réduire les frais de présentation (assurances, transport, location d’œuvre) et de ne donner à voir que la matérialité de ce qui fait le geste curatorial: le fil sémantique et spatial qui relie des fragments de sens en déshérence.

29 juin 2008

Eyegrapher

Enregistré dans : urban art, critical fusion, Painting — moben @ 20:37

Art Impact
On sait combien le graffitiste doit luter avec la pesanteur pour accéder à des surfaces dignes d’être taguées. Ce sont des surfaces réputées inaccessibles, donc moins bien protégées, et visibles de loin comme tous les objets élevés dans le paysage urbain.

Il suffit de détacher l’outil de la main pour ne pas avoir à déplacer le corps. Le dirigeable aisément bricolé à partir de composants du commerce, peut véhiculer la peinture et une version améliorée de l’aérographe (le bien nommé). Le manipulateur expérimenté pourra ainsi, à distance et en toute impunité, signer le monde pour échapper au néant qu’entretiennent la pesanteur et la multiplicité des corps pensants.

Une variante amusante, dans la droite ligne de la Mémoire rétinienne collective (Art Impact, So.So.So.) me pousserait à imaginer que la chose volante puisse fonctionner comme un système de surveillance et de projection. Une micro camera sur le dirigeable prélèverait un fragment de l’image du monde pour le projeter en quadrichromie sur la surface disponible. Juste retour du monde à la surface des choses en guise de mémoire redistribuée.

La GREVE (Oil on Strike)

Enregistré dans : critical fusion, change the world — moben @ 11:52

Oil on Strike

Nous sommes dans une période étrange où l’épuisement des ersatz idéologiques ne parvient pas à apporter de réponse satisfaisante en termes d’action face à un libéralisme triomphant ; c’est dans sa nature!
Rares sont ceux qui se disent encore révolutionnaires et pourtant la nécessité du changement est patente tant les signes de crash potentiel se multiplient : écologiques, économiques, religieux, culturels, militaires…
Les modalités d’action traditionnelles –manifestation, grève…- peuvent avoir un impact local, voire corporatiste (augmentation de salaire, maintient de l’emploi…) mais peu d’impact sur les enjeux à l’échelle nationale ou planétaire. Il reste à inventer des formes d’action, d’inflexion des tendances, adaptées à notre époque.

La crise du pétrole se trouve être à l’image des valeurs en vigueur: spéculation intensive (dissociation du prix et du marché), consommation excessive d’un capital limité : épuisement des énergies fossiles.

Les pratiques hors d’usage :
La révolution comme son nom l’indique n’évoque que l’éternel retour de certitudes de substitutions supposées remplacer avantageusement les valeurs dominantes. Et l’heure n’est plus aux certitudes mais à l’évaluation de leur crise et de leurs conséquences. Seules les grandes religions continuent de maintenir l’illusion de certitudes inébranlables qui n’apparaissent en rien une réponse acceptable (et moins encore souhaitable) à la crise du village planétaire.

La grève touche souvent ceux qui ne sont pas à l’origine du préjudice subi.

Le boycott, lui, devient rapidement intenable pour ceux qui le pratiquent comme pour ceux qui le subissent. Comme dans toutes les formes aggravées d’addiction, la responsabilité entre producteur, fournisseur et consommateur est partagée et il ne s’agit pas de punir mais de guérir.

Le projet est ici de programmer, DANS UN AN, LA GREVE DU PETROLE.

Il s’agit bien d’une action collective, qui se limite à une seule cible : la consommation immodérée du pétrole.
L’annonce largement anticipée permet de se préparer à l’événement.
Et c’est la préparation qui constitue la véritable action.
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Reverse Time Reverse Money

Enregistré dans : urban art, critical fusion, Business Model — moben @ 11:11

Reverse Time Reverse Money

Players : Oliafur Eliason, Michael Bloomberg

Le Public Art Fund annonce le financement d’un nouveau projet urbain d’Olafur Eliason : The New York City Waterfalls. La rencontre la plus surprenante n’est probablement pas la présence de chutes d’eau dans New York mais la franchise du maire de la ville ; Michael Bloomberg, qui en toute honnêteté précise :
“Not only does public art excite and inspire New Yorkers, it helps draw visitors and adds millions of dollars into our economy” *

L’acceptation de l’art dans ses formes les plus extrêmes par les esprits les plus conservateurs a toujours été favorisée par leur plus petit dénominateur commun : l’argent, le retour sur investissement. La convertibilité du supplément d’âme en plus value financière constitue un moteur de fait de la production artistique et l’énormité des lieux d’art récemment construits dans les grandes villes de la planète répond bien à la même logique quand leurs commanditaires précisent off the record qu’il s’agit pour eux de reproduire l’effet Bilbao sous entendu la plus value touristique d’un édifice spectaculaire largement médiatisé. La question est alors de savoir dans quelle mesure un projet artistique trouve ses moyens dans sa médiatisation indépendamment de son propos ou bien s’il se dissout dans la logique de son financement ne véhiculant plus d’autre message qu’un compromis spectaculaire.
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