Open Dump

8 juin 2012

La fenêtre culturelle

Enregistré dans : interactive installation, Augmented Reality, installation, architecture, Virtual Reality — mathieuhervouet @ 15:32

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Cette idée est née en voyant les table d’orientation dans les lieux touristiques tels que la Tour Eiffel. Il s’agirait d’allier les nouvelles technologies aux nouveaux matériaux pour créer une nouvelle vision de la ville.
Ce système sera donc élaboré sur un nouveau type de verre qui sera comparable à un écran transparent. Avec une petit caméra située à l’extérieur le système analysera l’environnement voisin et pourra donc collecter, par reconnaissance des bâtiments et par géolocalisation, des informations pour les livrer à l’utilisateur.
Des infobulles apparaitront donc sur la vitre en pointant les édifices concernés. Une vitre qui sera tactile et avec laquelle l’utilisateur pourra donc intéragir.
Plusieurs déclinaisons de ce système pourront être mises en circulation: une version touristique pour les monuments comme l’Arc de Triomphe, la Tour Eiffel, la basilique de Fourvière à Lyon, … ainsi qu’une version domestique pour les personnes ayant un appartement avec une vue dégagée dans les grandes villes. Une fenêtre connectée donc et qui invitera les gens à sortir de leur domicile pour découvrir la ville ou pour la redécouvrir. Avec le temps le monde réel et virtuel s’entremele (notamment avec la réalité augmentée) mais c’est toujours dans le but de nous ouvrir les yeux sur notre patrimoine, notre monde.

13 septembre 2008

La Station bleue

Enregistré dans : light, architecture, curating — moben @ 1:00

Franklin Roosevelt

Paris, métro ligne 1. La station Franklin Roosevelt est en travaux sous les Champs Élysées. Considérée par beaucoup, lors de sa rénovation dans les années cinquante, comme la plus belle station du monde, elle était avec le temps devenue le témoignage le plus authentique de la capacité de la modernité à atteindre la désuétude la plus accomplie.

En 1999, avec Jean Nouvel, nous avions gagné le concours architectural pour sa renaissance. A l’époque nous avons conçu la Station Bleue. La station entière transformée en un monochrome IKB. Tout était bleu, y compris le carrelage « métro », le sol, le mobilier mais aussi la lumière éclairant la voie, le cœur mal-aimé des stations.
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2 septembre 2008

Être ou faire œuvre

Enregistré dans : come back, critical fusion, architecture — moben @ 10:05

Air de Paris

Je retrouve cette image prise durant l’exposition Air de Paris. Beaucoup furent troublés par cette intrusion franche et inespérée de l’extérieur dans l’espace préservé de l’exposition. Où l’on vérifie, et on se plait à croire, qu’il était dans l’intention des auteurs de confronter espace de vie et espace de monstration. L’effet produit interroge tout autant sur la force des propos artistiques comparée à l’évidente puissance définitive du réel qui s’obstine à faire œuvre malgré lui, pour peu que le cadre de la fenêtre nous conduise à chercher le cartel là où l’on ne devrait trouver que la lumière. Cette bouffée d’air de Paris, dans la tiédeur confinée du monde de l’art est réveillée (révélée), par l’entremise d’une silhouette coupant net le champ pour une mise en abîme radicale de notre propre regard. Et c’est le vide de la ville en bas qui nous aspire quand la structure tubulaire de l’architecture semble garder le corps du délit, dedans, et le sujet dehors.

Quand Nouvel fend le Quai Branly pour révéler la Tour Eiffel, il cadre le cliché, quand J. Turrel ouvre le toit sur le ciel (Skyspaces), il laisse le monochrome dynamique se trahir par ses faiblesses sous forme de condensation nuageuse, quand P. Greenaway cadre la ville (Stairs, Genève 1994) il fait de la photographie sans support, quand la ville se dévoile à l’occasion d’une faille scénographique, elle répond. C’est le réel qui prend sa revanche sur l’exposition. Il faudrait travailler un dispositif qui, pour paraphraser Filliou, n’aurait d’autre fonction, par l’occultation plus que par ses ouvertures, que, de rendre la ville plus belle que l’art.

10 juillet 2008

Dialogue House

Enregistré dans : interactive installation, architecture, change the world — moben @ 13:17

Dialogue House

player: Evelin Gerda Lindner

A la fin des années 90, Evelin Gerda Lindner, fondatrice du réseau Human Dignity and Humiliation Studies de Columbia University New York, venait me voir pour me demander de concevoir un dispositif pour permettre le dialogue entre personnes de communautés antagonistes. Il s’agissait de permettre l’échange, progressivement de réduire la tension entres communautés et d’amener les deux interlocuteurs à se parler plus directement. Elle avait été émue du potentiel du Tunnel sous l’Atlantique et imaginait que l’on pourrait concevoir un dispositif qui permettrait le rapprochement entre communautés rivales. J’ai immédiatement proposé cette forme. On entre des deux côtés sans se croiser. Au bout d’un premier couloir : le dispositif de dialogue. Après un temps, prenant le chemin du retour, les interlocuteurs peuvent choisir entre quitter le lieu ou accéder à la partie centrale qui permet de se rencontrer de manière assez confortable et de parler enfin en direct. La symétrie du dispositif équilibre la rencontre. A tout moment la bifurcation est possible. C’était là une situation très concrète renvoyant aux situations que je développais dans les dispositifs interactifs mais avec un niveau d’implication sur le réel qui fait la valeur du projet. Celui-ci n’a pas été réalisé sans pour autant que son actualité et sa pertinence en soient amoindries.

8 juillet 2008

Vedute

Enregistré dans : interactive installation, urban art, critical fusion, architecture — moben @ 11:23

Vedute

Players, Oleksandra Yaromova, Jean-Jacques Gay, Eesi, TAP Poitiers

Un projet pour la façade translucide et vidéo de la Scène Nationale de Poitiers. Le projet n’a pas été retenu mais il me plait que ce soit un ami dont le travail animera la façade. Dans le droit fil de Watch Out ! Vedute convertit le regard des passants en un œil géant découvrant le monde alentour. Le Théâtre devient la scène sur laquelle le monde se réfléchit ; tout d’abord flou, en attente de l’observateur. L’image du monde bouge alors sur la peau de l’édifice à la manière des jeux d’ombre de la caverne platonicienne. Parfois un visage s’approche de la « Porte », boîte percée d’un trou qui invite le regard. C’est lui que l’on voit alors sur la façade jusqu’à ce que l’œil intrigué contemple un temps le monde avant de se lasser.

Vedute2

Le lieu de spectacle devient l’origine d’où l’on perçoit le spectacle de la vraie vie. Last Life.

Le titre Vedute reparait sans que le lien entre les projets soit totalement évident, quoique…

6 juillet 2008

Museum of Post-Contemporary Art (MuPCA)

Enregistré dans : architecture, curating — moben @ 18:44

MuPCA

Paris est une ville qui semble croire à un déterminisme calendaire qui affecterait l’histoire de l’art et plus encore l’architecture de sa conservation. Orsay: un musée du XIXème siècle, le Centre Pompidou: un Musée du XXème siècle consacré au modernisme et au postmodernisme. On comprend alors que ce découpage cristallise une vision segmentée de l’histoire de l’art qui trancherait par siècle.
L’évidence s’impose de la nécessité d’un lieu dédié à la monstration et la conservation du post-contemporain que par facilité nous appellerons le Musée du XXIème siècle. Entre temps la question de la conservation de la création faisant appel aux nouveaux médias, réputée dématérialisée mais profondément techno-dépendante, résolument résistante à la réification -et donc aux transactions financières - mais dont on sait, et ce projet tente d’anticiper le phénomène, qu’à l’image de celle qui l’a précédée, elle sera absorbée par l’histoire de l’art qui ne refuse aucun objet quelle qu’en soit la forme, la cause ou l’effet pour peu qu’il fasse école. Ce n’est plus à démontrer.

2 juillet 2008

Un Musée de commissaires (Museum of Curators)

Enregistré dans : critical fusion, architecture, curating — moben @ 21:15

Museum of Curators
La fin du vingtième siècle a consacré le commissaire en le plaçant au sommet de la pyramide artistique. Si le glissement de statut l’a progressivement transformé en auteur, puis en artiste, je propose d’aller jusqu’au bout de la logique historique et de créer, au vingt-et-unième siècle, le premier musée de commissaires. C’est là que l’on pourra découvrir une collection complète des actes curatoriaux majeurs de ces 30 dernières années sous forme de documentation, mais aussi parfois de reconstruction à l’identique ou encore de maquette d’expositions qui ont marqué l’histoire de l’art contemporain.
Une variante de ce projet pourrait faciliter la reconstitution en supprimant de l’exposition tous les éléments potentiellement revendiqués par des artistes (toiles, sculptures, installations, vidéos, et.) en ne conservant de leur présence dans le dispositif originel que le cadre de poussière laissée sur le mur, le ronronnement du projecteur vidéo, la trace au sol de la sculpture en fonte écrasant la moquette. Cette approche présenterait le double avantage de réduire les frais de présentation (assurances, transport, location d’œuvre) et de ne donner à voir que la matérialité de ce qui fait le geste curatorial: le fil sémantique et spatial qui relie des fragments de sens en déshérence.

16 mars 2008

WAR PAIX Concorde

Enregistré dans : urban art, critical fusion, architecture — moben @ 21:03

War Paix Concorde

Plus que jamais la communication autour de la chose apparait comme la clef de lecture du projet. L’affiche de lancement de la nouvelle scénographie de l’Arc de Triomphe se devait de permettre une lecture rapide de l’enjeu : questionner le symbole, faire pencher une symbolique oscillante de sa polarité militaire vers son potentiel pacifique. C’était tout l’objet de l’installation permanente : traiter du monument comme sujet en interrogeant sa monumentalité, ses références, son origine, ses stases symboliques, mais aussi sa fonction, rare, de monument exclusivement symbolique : un monument national, représentant la nation, mais au travers du filtre de la guerre. Et de là, confronter le monument à la réalité d’une période, la nôtre, qui privilégie les valeurs de paix pour en avoir fait son ecosystème pendant maintenant plus de soixante ans.

Quand j’ai su qu’il était question d’envahir par l’affiche la Concorde, l’occasion était trop belle et j’ai proposé, outrepassant mon rôle en touchant à la communication, deux affiches dont j’imaginais qu’elles se feraient face, séparés par les rails, sur les quais opposés de la station « Concorde », la bien nommée de la ligne 1. Bien entendu l’histoire en a décidé autrement, l’anglais pour « WAR » faisait problème, m’a-t-on dit. Mais il reste le thème qui hantera désormais le monument et sa communication, témoin d’un doute qui n’était pas dans l’intention, mais qui transpire désormais dans les aléas de la mission du monument national: « entre guerre et paix ».

Arc des Fêtes

Enregistré dans : urban art, critical fusion, architecture — moben @ 18:22

Arc des Fêtes
player: Lola Duval

A s’interroger sur la valeur et la pertinence symbolique d’un monument construit en une période historique particulièrement guerrière, on en vient à peser le rapport entre la masse et le symbole, le triomphe à la tonne. Il importe de ne pas occulter les témoignages de l’histoire pour la rendre plus lisible mais aussi pour donner à comprendre les renversements qui font que la planète (touristes du monde, plus que citoyens) piétine d’aise les retours militaires triomphants, devenus fort heureusement un hommage définitif aux victimes anonymes car on l’avait compris, on ne triomphe pas d’une guerre, on y survit.

Le projet est ici de créer un Arc des Fêtes, loin de la porte sans mur et sans battant que l’on franchit la tête haute, celui-ci ne serait en rien un obstacle au regard, le contraire d’un lieu phare, landmark qui identifie fièrement les carrefours urbains, plutôt une absence, un monument en creux, peut-être pour rendre hommage aux absents anonymes et involontaires, qui pour n’avoir pas été de ceux qui partaient défendre la révolution en 1792 sur les pas de la Marseillaise de Rude, n’en sont pas moins morts, par défaut ou par hasard, qui restent la majorité anonyme et définitivement silencieuse des guerres passées présentes et à venir.
Le lieu se veut festif, car tout moment que l’on passe à faire la fête est un moment que l’on ne passe pas en guerre.

8 mars 2008

L’autisme de l’auteur

Enregistré dans : architecture, motto, heritage — moben @ 16:20

Pour le préserver des rigueurs de conservateurs du patrimoine par trop zélés, je suggérais récemment à un responsable du Centre des Monuments Nationaux de faire inscrire au fronton de l’Hôtel de Sully, siège du CMN, la devise suivante :

Le CONSERVATISME est au CONSERVATEUR
ce que l’AUTISME est à l’AUTEUR

Comme il est peu probable qu’il passe à l’acte, et même que la démarche ait un effet quelconque sur ceux qui ne sauraient se sentir concernés, ce petit projet de devise finit au Dump, come il se doit.

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