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19 mars 2008

L’EAU RARE

Enregistré dans : space art, liminal art — moben @ 11:42

eau rare

Player : Raymonde Moulin, Le Marché de l’art

La sauvegarde de la rareté est, selon Raymonde Moulin, la condition nécessaire de l’acceptation par le marché de l’art. Il est en effet remarquable de voir comment la conscience de la rareté affecte le regard autant que le marché.

Afin de débarrasser le sujet de toute dimension symbolique choisissons un matériau avant qu’il ne s’informe et non un objet. Prenons le plus banal. Débarrassons-le des propriétés qui le rendent nécessaire à notre survie. Oublions qu’il constitue plus de 80% de notre corps. Bref intéressons nous uniquement à ses propriétés esthétiques.
L’eau constitue le parfait candidat. Imaginons l’eau sans soif, l’eau affectée de la rareté du diamant. On redécouvre alors sa transparence, sa pureté, plus ou moins grande, ses propriétés dynamiques exceptionnelles. Ses propriétés optiques étonnantes, diffraction et réfraction qui créent reflets et distorsions, font de l’eau à l’état aqueux un non-objet à la plasticité paradoxale, qui prend la forme de tout les contenants mais ne la conserve qu’avec la complicité de la pesanteur.

On se rend compte aussi que l’eau ne séduit pas par elle-même mais par comment elle altère ou réfléchit l’image du monde. C’est parce que la transparence n’est pas totale que nous percevons, sans la toucher, la présence de l’eau. C’est grâce à son reflet que les premiers hommes, dit-on, prirent conscience de leur image. Voici une matière qui n’est pas belle en soi mais à travers soi. Une matière médium, ou plutôt une matière média qui prend une toute autre valeur quand on s’intéresse de façon métaphorique son opposé

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