Open Dump

3 septembre 2008

Stylus

Enregistré dans : interactive installation, urban art, light — moben @ 10:47

Stylus JO 2

Les J .O. se sont achevés à Pékin. Il me revient que lors de la candidature de Paris pour les J.O. Xavier Luccioni m’a proposé de participer à un concours pour le « signal ». Cet objet, sculpture ou architecture, devait signifier et signaler la présence de l’idéal olympique sur le territoire parisien.

Stylus JO 1

Nous avons proposé une sculpture dont la forme élancée semblait, telle une rémanence balistique, achever le mouvement d’un pro-jet de Pekin à Paris. Plantés dans le sol du site choisi, 5 stylets en fibre de carbone, permettaient à tous, champions ou spectateurs, sur place ou en ligne, d’écrire sur le ciel de Paris.

Stylus JO3

Le jeu de câbles commandés à distance permettait de guider la pointe lumineuse dont la rémanence laissait sur la camera une trace certes éphémère mais lisible.

Stylus JO 4

Réinjecter le mot dans l’épreuve qui n’a conservé qu’un simulacre médiatique des idéaux pragmatiques de nos ancêtres (notamment que tout combat cesse durant les jeux, du Tibet en Ossétie), semble maintenant un geste dérisoire. Mais l’idée que les mots continuent de s’envoler permet au projet de survivre à sa fonction initiale.

2 septembre 2008

Être ou faire œuvre

Enregistré dans : come back, critical fusion, architecture — moben @ 10:05

Air de Paris

Je retrouve cette image prise durant l’exposition Air de Paris. Beaucoup furent troublés par cette intrusion franche et inespérée de l’extérieur dans l’espace préservé de l’exposition. Où l’on vérifie, et on se plait à croire, qu’il était dans l’intention des auteurs de confronter espace de vie et espace de monstration. L’effet produit interroge tout autant sur la force des propos artistiques comparée à l’évidente puissance définitive du réel qui s’obstine à faire œuvre malgré lui, pour peu que le cadre de la fenêtre nous conduise à chercher le cartel là où l’on ne devrait trouver que la lumière. Cette bouffée d’air de Paris, dans la tiédeur confinée du monde de l’art est réveillée (révélée), par l’entremise d’une silhouette coupant net le champ pour une mise en abîme radicale de notre propre regard. Et c’est le vide de la ville en bas qui nous aspire quand la structure tubulaire de l’architecture semble garder le corps du délit, dedans, et le sujet dehors.

Quand Nouvel fend le Quai Branly pour révéler la Tour Eiffel, il cadre le cliché, quand J. Turrel ouvre le toit sur le ciel (Skyspaces), il laisse le monochrome dynamique se trahir par ses faiblesses sous forme de condensation nuageuse, quand P. Greenaway cadre la ville (Stairs, Genève 1994) il fait de la photographie sans support, quand la ville se dévoile à l’occasion d’une faille scénographique, elle répond. C’est le réel qui prend sa revanche sur l’exposition. Il faudrait travailler un dispositif qui, pour paraphraser Filliou, n’aurait d’autre fonction, par l’occultation plus que par ses ouvertures, que, de rendre la ville plus belle que l’art.

« Page précédente

Propulsé par WordPress