Eyegrapher
On sait combien le graffitiste doit luter avec la pesanteur pour accéder àdes surfaces dignes d’être taguées. Ce sont des surfaces réputées inaccessibles, donc moins bien protégées, et visibles de loin comme tous les objets élevés dans le paysage urbain.
Il suffit de détacher l’outil de la main pour ne pas avoir àdéplacer le corps. Le dirigeable aisément bricolé àpartir de composants du commerce, peut véhiculer la peinture et une version améliorée de l’aérographe (le bien nommé). Le manipulateur expérimenté pourra ainsi, àdistance et en toute impunité, signer le monde pour échapper au néant qu’entretiennent la pesanteur et la multiplicité des corps pensants.
Une variante amusante, dans la droite ligne de la Mémoire rétinienne collective (Art Impact, So.So.So.) me pousserait àimaginer que la chose volante puisse fonctionner comme un système de surveillance et de projection. Une micro camera sur le dirigeable prélèverait un fragment de l’image du monde pour le projeter en quadrichromie sur la surface disponible. Juste retour du monde àla surface des choses en guise de mémoire redistribuée.