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15 novembre 2006

Pas de fleurs coupées pour Florence

Enregistré dans : Non classé — moben @ 9:04

Player : France Inter, David Guez, Jean-Pierre Balpe

Je me réveille avec l’interview de DG qui raconte comment il envoie un message à sa douce dans le futur. Bonne idée ! Mais que deviennent les mots avec le temps. Comment résonnent-ils coupés de leurs racines. Ne faudrait-il pas songer à offrir une lettre qui toujours vivante, continuera de se développer avec le temps qui passe. Une lettre qui progressera, se ramifiera, multipliera les bourgeons littéraires et les éclosions flamboyantes. Le Net n’est pas qu’un mode de transmission, c’est aussi un espace symbolique qui joue du temps comme l’image joue du plan. La seule forme possible, non inerte, pour un message reçu dans le futur qui ne resterait pas lettre morte, est une lettre susceptible d’évoluer superbement, voire de se faner et de s’autodétruire en l’absence de lecteur pour la recevoir.

13 novembre 2006

Les indiens se rapprochent

Enregistré dans : Non classé — moben @ 23:15

Projet de carrière d’artiste

Player : Haunted de Chuck Palahniuk

Qui a dit : un bon artiste est un artiste mort?

Ceci est une fiction et Chuck Palahniuk, que je n’ai pas l’heur de connaitre, n’est pour rien dans l’hypothèse suivante. Ce n’est pas son livre dont le titre est si mal traduit en français (A l’estomac pour Haunted) qui est une véritable mine de suggestions artistiques. Ce n’est pas lui non plus qui suggère que pour devenir un artiste célèbre il faut tuer ceux qui occupent la place et que certains collectionneurs et certains galeristes seraient prêts à payer pour cela.
Sans même pratiquer la chose au point que l’assassinat devienne un des beaux arts, il peut devenir une pratique suffisamment systématique et radicale pour que l’auteur soit apprécié - et c’est là l’originalité de la proposition de celui qui n’est pas Chuck Palahniuk - non pour la beauté du geste, mais pour les places qu’il lui fait gravir dans le gotha de la création contemporaine.
Ne laissons pas la psychanalyse s’emparer de telles hypothèses.
Jouissons de l’idée que plus la côte d’un artiste est élevée plus sont nombreux les cadavres qui jalonnent sa carrière.

12 novembre 2006

Soul Sucker

Enregistré dans : Non classé — moben @ 11:05

Black Hole evolution
Installation interactive

Dans le projet Black Hole la surface noire aspire physiquement le spectateur. Dans Soul Sucker Une seconde ouverture juxtaposée, de même dimension, nous donne à voir notre image devenue particules de poussières aspirées par l’image absente.

Soul Sucker

11 novembre 2006

Note 19 : L’art du lendemain

Enregistré dans : Non classé — moben @ 20:34

les angoisses du bloggeur

L’art du lendemain est celui qu’on ne regrette pas d’avoir produit la veille.

Note 18 : L’artiste mort

Enregistré dans : Non classé — moben @ 20:31

Le contraire de l’artiste contemporain est l’artiste mort.

Das Es (ça)

Enregistré dans : Non classé — moben @ 17:52

Peinture, lumière

Les limites de la perception définissent le territoire du doute. On présuppose que l’œuvre picturale doit tenir de l’énigme pour activer dans l’esprit du regardeur les mécanismes d’interprétation qui contribuent à l’émotion esthétique (que de certitudes ! qu’il faut parfois abandonner pour retrouver intact le plaisir de la chair).

Une toile blanche. Peinte uniformément. Un autre monochrome.
Alors une lumière fugace - qui marque plus par la persistance de l’impression qu’elle laisse sur la rétine que par la durée d’impact réel - devrait créer cette vision. Une sorte de retour forcé du refoulé.

Le regardeur attentif peut distinguer, croit-il, une silhouette qui flotte à la surface mais disparait dès qu’il tente de mieux la voir.

Une surface de leds, derrière la toile, éclaire une fraction de seconde, laissant apparaître par transparence le contenu, le temps d’être absorbée par la surface blanche.

Le sujet de l’apparition n’est révélé au propriétaire de la toile que lorsqu’elle lui est livrée. Le contenu n’est déterminé par l’artiste qu’à la suite dune discussion plus ou moins longue avec le futur collectionneur. Le message subliminal lui est destiné.

Das Es

9 novembre 2006

Waitings for Commercials

Enregistré dans : art-merchandising — artus @ 1:12

Projet de carrière d’artiste

Je propose à un artiste de s’approprier l’oeuvre de grands écrivains en changeant uniquement le nom des principaux personnages et lieux où l’action se déroule avant de proposer le texte à différentes maisons d’édition. L’idée est de montrer la barbarie du système de sélection à l’oeuvre dans les maisons d’édition et leur faculté quoique qu’elles en disent à passer à côté de chef d’oeuvre.

Lettres laissées pour mortes et renvois seraient chargés de rendre compte de la pratique artistique de l’auteur.

8 novembre 2006

Black Hole

Enregistré dans : Non classé — moben @ 17:12

Installation, vent

Dans une période où la sensation redevient une valeur acceptée par le monde de l’art, James Turrell, Anish Kapoor, Olafur Eliasson, on peut, dans le même esprit, penser que les artistes du vent (Fan Addicts, cf. plus bas) pourraient travailler l’intensité par le vide. De Klein à Turrell, on a cherché à créer une véritable aspiration de l’âme par forfait de la rétine (on ne parlera jamais assez du retour du rétinien dans la période contemporaine). Assumons la littéralité du propos, et après l’immersif promulguons l’aspiration, supposée pleine de nos espoirs et de nos doutes.
La surface affectée est au travail de Turrell ce que la fenêtre est au tableau de la Renaissance.
Il s’agit d’un trou, donnant sur un espace noir, sans reflet, absorbant la totalité de la lumière. Quand on passe devant on est comme physiquement happé par le vide d’air entretenu à l’intérieur. Le dispositif oblige à se tenir à distance, et là, seul un rectangle noir semble collé à la surface du mur. La minceur de ce dernier pourrait donner l’impression de l’épaisseur d’une toile tendue sur un châssis à la perspective inversée.

Black Hole

Mais là, pour le marchand, c’est dur de vendre du vent, et plus encore quand l’œuvre prend, en lumière et en air, plus qu’elle ne donne

Et pour le Fan Addict, il se pourrait que ce soit la présence visuelle de l’hélice qui crée le manque. Si création il y a.

Fan Addict

Enregistré dans : Non classé — moben @ 9:18

Projet de carrière d’artiste

Player : we-make-money-not-art.com, Manuel Braun

Fan Addict

Il est symptomatique de voir comment certains objets prennent une place symbolique renouvelée dans le champ de la création interactive. Le ventilateur constitue un de ces objets qui font maintenant partie de la panoplie de l’artiste « émergent ». Et ceci n’est probablement pas sans raison. On n’en finit plus de dire que notre interaction avec le monde est multi-sensorielle, kinésthésique, que l’art devrait s’exercer sur des sens jusqu’alors trop ignorés de la rhétorique plastique.

Contrairement au générateur de parfum et aux sources de chaleur, le ventilateur est très réactif. Il touche l’ensemble du corps. Il représente définitivement l’immatériel réifié. C’est clairement, de l’ensemble des media, le seul qui décoiffe vraiment.

Il est intéressant de constater qu’une des œuvres emblématiques des débuts artistiques de l’interactivité soit « La Plume » d’Edmond Couchot et Michel Bret. La c’est le public qui souffle et l’image qui bouge. C’est un juste retour des choses que dans une pièce comme Blow Up de Scott Snibbe (2005), le public soit enfin physiquement touché par l’œuvre, avant que le phénomène ne s’étende, multipliant transitions et passerelles entre espace physique et espace physique (après espace physique et représentation). Vers une esthétique du vent ?

En architecture, les murs ont été progressivement remplacés par le verre, par l’image, et bientôt par le vent (déjà les murs d’air des salles d’opération des hôpitaux modernes…).

Bref j’imagine avec intérêt que nous voyons venir des artistes qui décident une fois pour toute que leur œuvre ne sentira pas la térébenthine, ne produira pas d’image, et ne cherchera pas à juxtaposer parapluies et machines à coudre mais produira du vent, savamment maîtrisé ou habilement libéré, sans que cet oeuvre soit le moins du monde considéré comme inconsistant.

Fan Addict

7 novembre 2006

Art Sublim(inal)

Enregistré dans : Non classé — moben @ 15:46

Vidéo, 24h

L’image-mouvement pourrait ne laisser apercevoir ses mutations que lorsque le spectateur dilettante la quitterait des yeux.

On l’a assez répété, l’image animée doit parfois jouer de mutations rapides pour, grâce à la persistance des impressions rétiniennes, donner l’impression de continuité de mouvement dans une succession d’images fixes.

Paradoxalement, une variation très lente dans l’image, même lorsqu’elle affecte une partie importante de celle-ci, reste totalement imperceptible pour le spectateur attentif. La moitié bleue de l’image peut devenir rouge, si cette mutation dure trois minutes, il est probable qu’elle passe totalement inaperçue.

Le spectateur inattentif, lui, la voit ! Il regarde l’écran puis passe à autre chose, quand il revient, la rupture est suffisamment importante pour devenir remarquable.

La perception du mouvement résulte alors de l’inattention.

L’esthétique cinématographique marquée par les notions de séduction/fascination/récompense que l’on retrouve dans le caractère supposé déceptif de l’art contemporain, est alors contredite ici, seul l’indifférent est récompensé car il est le seul dont la perception ne sera ni anesthésiée ni abusée par la continuité. L’esprit en éveil récrée l’intermittence et la séquentialité qui fait défaut à la surenchère chronique. Pour que la révélation ait lieu, le spectateur doit à son tour devenir l’intermittent du spectacle.

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