Open Dump

1 novembre 2006

Thrills

Enregistré dans : the dump — moben @ 18:02

composition visuelle et sonore
Temps réel

Player : TGV, arrêt en pleine campagne.
Le vent caresse une petite butte de terre couverte d’herbe et de graminées qui longe la voie.

Il y a quelque chose de sensuel dans cette caresse et l’on sentirait presque la colline vibrer d’émotion.
Sans le son, nulle violence dans le geste.

shrills

L’herbe complaisante ou réticente réagit au contact comme les poils sur la peau. Certains mouvements plus amples rappellent le glissement des muscles sous la peau frémissante du cheval.
Dans cette relation complexe entre un flux et une matière particulièrement réceptive, on retrouve exprimée la richesse des nuances qui régissent les relations de groupe soumises à des flux d’information ou de pouvoir. Chaque brin d’herbe se courbe sous la caresse puis semble, lorsque le vent s’intensifie, plier sous la pression. S’il émettait un son traduisant d’abord le plaisir puis la résistance enfin la douleur, l’ensemble de la butte expimerait cette rencontre ambiguë en un concert murmuré. Les mouvements plus amples qui suggèrent une réaction de la terre comme un corps musculeux seraient traduits par une autre entité sonore participant au dialogue charnel de la nature qui s’abandonne à elle-même.
Comme à la surface de l’eau distordue par la houle et les vagues, c’est la zone de contact entre les deux éléments, celle qui constitue aussi en d’autres lieux la “peau” de l’architecture, qui traduit la qualité de la relation intérieur/extérieur, résistance à la différence des natures, à l’hostilité possible de l’extériorité, à la tentative de contact. Le dialogue s’instaure quand la matière à la souplesse de jouer la rencontre comme une partition à deux voix ou une chorégraphie à deux corps.

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