Open Dump

18 février 2007

Obscene Dump

Enregistré dans : Dump structure, note, Painting — moben @ 10:46

blakepalettes.jpg

Blake’s palette (from rochester.edu)

Il y a la même obscénité dans le fait de donner à voir (à lire) les projets rejetés qu’à exposer la palette de l’artiste peintre.

Ce sont bien les couleurs choisies et préparées par le peintre que l’on voit, mais justement celles qui n’ont pas fini sur la toile. Candidate à la consécration, la pate est en reste, fixée sur un support d’oubli qui est simultanément le tremplin des couches supérieures, celles qui sont là au bon moment au point de convergence du désir de l’artiste et de leur consistance chimique et chromatique.

Les couches écartées sont un peu comme les fourmis qui se laissent mourir à la surface du lac à franchir pour que les autres leur passe sur le corps. Mais la peinture non plus n’a pas d’âme. Si la pate, la matière et le médium ne prennent de sens que dans leur agencement et leur articulation comme les mots en vrac dans un dictionnaire chaotique, alors les projets en vrac du Dump constituent une matière tremplin pour les strates à venir, à leur tour éligibles.

Mais qui, dans l’histoire de la peinture aurait pu donner à voir l’évolution de sa palette comme accomplissement dynamique de l’œuvre sans qu’il y ait quelque obscénité au procédé.

Peut-on dire que l’art actuel, au XXIème siècle, intègre l’obscénité, la surexposition comme modalité non seulement acceptable mais quasi nécessaire de la mise œuvre ? Du processus en action au processus réifié, candidat précoce à l’appréciation.

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