Au fur et à mesure que la technologie se perfectionne, tendant vers un idéal que l’on peine encore à définir, l’appropriation artistique des outils emprunte des voies détournées, qui, loin d’échapper aux dernières sirènes n’en pose pas moins des questions troublantes.
(Lire la suite…)
D’où vient le sentiment d’agression qui envahi la personne à proximité d’un inconnu, au téléphone, dans un lieu publique ? Ce n’est pas, bien entendu, le niveau sonore, probablement le même que celui de deux personnes qui parlent ensemble dans le même périmètre. La situation nous paraitrait naturelle en ce cas. C’est probablement l’absence physique de l’interlocuteur en ce lieu. Comme si tout d’un coup la règle, la convention était brisée. Dans la liste des statuts acceptables, dans un lieu publique, il y a celui de la personne seule, avec ses angoisses, ses regards fuyants ou appuyés, son désir visible de briser la solitude ou au contraire de maintenir la distance. Il a le couple ou le groupe devisant de manière plus ou moins discrète.
(Lire la suite…)
J’ai toujours cherché à trouver du positif dans les limites. Adolescent, la myopie m’apparaissait comme un excellent moteur de créativité. Elle est encore –plus que jamais- pour moi un handicap béni comparable en cela aux limites d’une mémoire déficiente. Bien voir le présent dans tous ses détails me semble du même ordre que conserver la mémoire intacte d’un fait passé. J’ai appris à reconstruire le souvenir comme à inventer le présent qui m’échappait optiquement. J’associais à ce processus de reconstruction la question du champ de vision, la myopie facilitant une perception syncrétique du monde et, partant, une perception plus globale des phénomènes observés. Je n’ai jamais pu vérifier cette intuition mais j’ai le sentiment de l’avoir vécue en continu. Un peu comme si la profondeur de champ optique était compensée par une largeur de vue. Comme si le manque de profondeur de champ mnémonique était compensé par la recherche de tendances identifiables qui permettraient de déduire d’une perception lacunaire l’information manquante; N’est-ce pas là l’équivalent des solutions techniques employées dans la correction d’erreurs pour les données numériques ?
Inter- et extra-polation.
Perception et mémorisation compensées par projection et prospection.
Dans le flou de vision, ce n’est pas une réduction d’information qui s’opère mais l’émergence d’informations de substitution, une vision palliative. Le chaotique à l’extrême. Alors que la structure cartésienne du construit semble céder sous la pressions et les tensions conjuguées de la pesanteur et de la digestion sociale, l’organique reprend le dessus. Pour la vision déficiente, isoler le détail, ce n’est pas mieux voir ce qui échappe mais, du fait de dissolution des formes qui résulte de l’agrandissement ; mieux percevoir ce que l’acuité perceptive aurait pu masquer par excès de détail. L’entropie sociale serait un retour de l’organique, de la matière organisée pour nier la règle, l’angle droit, l’homogénéité. La culture redevient vivante en laissant l’homme procéder à son propre effacement.
Le projet :
Traquer les modèles récurrents, en deçà des seuils de la perception, par delà la physique, juste après, d’un juste retour des forces comme si les limites de nos perceptions donnaient à voir le devenir des choses.
Ne prétend-on pas percevoir le lointain passé de l’univers en regardant plus loin le ciel ?
Des indices, des preuves, des fragments juxtaposés qui donneraient à lire l’histoire à venir du sensible.
Il m’est arrivé de dire que l’interactivité était un substrat adapté au questionnement.
Il est temps de le généraliser à l’ensemble des assertions et des certitudes.
Je propose donc la création d’un générateur de doutes. Celui-ci fonctionne en deux temps.
1- Recensement automatique des assertions sur le Net par reconnaissance des structures syntaxiques.
2- Formulation de la même assertion sous forme de questionnement.
Assertion :
Il y eu un soir, il y eut un matin.
C’était le septième jour.
Doute :
Était-ce un « soir » ?
Était-ce un « matin » ?
Était-ce bien le septième jour?
Assertion :
25 morts dans un attentat en Irak
Doute :
Était-ce un attentat ?
Si oui, y avait-il réellement 25 morts dans cet attentat en Irak ?
Assertion :
Je suis né le 29 mars.
Doute :
Suis-je né ?
Si oui, suis-je bien né le 29 mars ?
Les deux listes sont juxtaposées :
CATALOGUE DES CERTITUDES………………CATALOGUE DES DOUTES
Durant ses cours à la Sorbonne, Bernard Teyssèdre aimait à dire que les plasticiens devraient fuir l’évidence, car elle crève les yeux.
C’est là un des précieux paradoxes qu’il faudrait questionner (torturer jusqu’à ce qu’il parle, quoi qu’il ait à dire, ou qu’il se taise pour toujours).
A supposer que l’artiste ait pour mission d’ouvrir les yeux, les siens tout d’abord pour mieux voir le monde, ceux des autres ensuite pour qu’ils voient ce qu’il a vu.
Traquer l’évidence est bien alors dévoiler ce qu’elle masque, ce que cache à nos yeux ce que l’on croit savoir.
(Lire la suite…)
Le blues du dimanche soir.
I got to find something better to do!
Quoique je fasse, je peux me poser la question de ce que je pourrais faire de mieux.
Il faudrait que je sois clair sur le système de valeurs que j’accepterais pour évaluer le mieux qu’il y aurait dans mes choix.
Pour faire mieux il faut déjà faire bien.
Est-ce que bien faire fait partie de mes intentions?
Est-ce que faire est un impératif?
Est-ce que faire bien c’est faire le bien?
Est-ce que le qualitatif technique implique le qualitatif éthique? Et réciproquement?
Est-ce que le qualitatif esthétique importe? À qui? Pourquoi?
Est-ce que l’esthétiquement bien est techniquement bien ou éthiquement bien?
Les bien sont-il compatibles entre eux?
Sont-ils compatibles avec les biens?
Est-ce que se poser la question est une nécessité ?
Est-ce que se poser des questions est une nécessité?
Pourquoi ne pas prendre le monde comme un ensemble de réponses ?
(Lire la suite…)
If it is not possible to patent ideas, it is because so many people could have the same idea at the same time.
The two things that could make the difference are either: to materialise the ideas, or: the special line linking one’s ideas from the first to the last one.
Something like the line on finger prints.
Player: Eleanor
This morning, Elea (3 years old) came and see me: “Look Dad, it’s you, on the book!â€
I’ve always dreamt to be on the cover page of great books. Here it is!
Of course immediately I thought that one could build one’s story, a media bio, using front pages, covers, posters, advertising, tabloids.
The world look like us, and we share the responsibility of this resemblance.