Open Dump

2 juillet 2008

Contre sens ou sens interdit ?

Enregistré dans : Dump structure, theorie, writing — moben @ 21:38

Wrong Way

Le blog tient de la série télévisée. Non par la nécessaire qualité de son potentiel attractif (il en est d’excellentes) mais par l’exigence singulière que suppose sa structure fragmentée, elliptique, épisodique.
Quelques propriétés de l’exploration d’un blog qui méritent d’être rappelées:
- Chaque nouvel article doit pouvoir être lu séparément de l’ensemble et conserver tout son intérêt hors contexte. Dans l’ordre du narratif, c’est une propriété qui distingue la série du feuilleton.
- La régularité de la production est déterminante pour conserver un lectorat assidu.
- La longueur doit être compatible avec la lecture sur écran très différente en cela de la lecture de la chose imprimée.
- Il faut aussi prendre en compte cette particularité du blog dont la découverte est nécessairement chronologique et dont on n’embrasse l’ensemble du propos, quand on l’a découvert tardivement, qu’en remontant le flux, de post en post, assumant l’acrobatie temporelle qui en résulte mettant à l’épreuve nos capacités cognitives.

Écrit au jour le jour le blog pourrait être incompatible avec un propos structuré, avec une construction académique, avec une pensée qui suit le chapelet d’un discours maîtrisé. Le blog est plus dans le débordement, dans la dérive, surtout quand celle-ci assume la fonction désinhibitrice du genre, peu enclin à sacrifier à la règle. Est-ce à penser que cette forme interdit le propos cohérent comme on aurait pu le dire des Lettres persanes qui suivaient le fil épistolaire comme d’autres celui de leurs pensées ?

Quel sens donner alors au blog imprimé, dérogeant à son ordre, perdant la dynamique du flux et du commentaire, de l’humeur et du repentir? Le blog imprimé, réification contre nature, peut pourtant s’avérer le meilleur moyen de redécouvrir a posteriori la cohérence derrière le chaos du jour.

Générateur de bibliographies

Enregistré dans : theorie, writing — moben @ 21:19

Le cas est fréquent: l’Auteur doit fournir une bibliographie. On sait combien l’exercice est fastidieux non pour le fait d’avoir à rendre hommage aux ouvrages qu’avec plaisir ou intérêt on aura consulté et que l’on recommande vivement à tous ceux qui s’engageraient sur les même voies, mais pour avoir à en établir la liste académique avec son appareil de références. Certains, on le sait, vont jusqu’à copier les bibliographies disponibles en ligne plutôt que d’avoir à sacrifier un temps précieux à l’exercice. D’où l’idée simple mais productive de créer un générateur de bibliographies : on entre le sujet, les thèmes, les mots-clefs… et on obtient la précieuse liste. Fondé sur la fouille de données, le moteur analyse la récurrence des références liées à un sujet prenant en compte titre/résumé/édition. Les références seront hiérarchisées en fonction de leur fréquence de citation dans des revues et publications répertoriées par les instances d’évaluation de la recherche.
Une version plus élaborée ne se substitue pas à l’Auteur mais apprend à le servir en observant sa pratique et ses rituels.

Le générateur fournit une liste structurée, limitée au nombre de références requis par le commanditaire en ne conservant que les titres et les auteurs les mieux “classés” parmi ceux mentionnés dans le texte que la bibliographie accompagne. Apparaîtrait en gras ceux que le commanditaire aura effectivement consulté. Afin de personnaliser la sélection, un système rudimentaire d’apprentissage retiendra les auteurs valorisés par l’Auteur par citation, pointage, confirmation, suppression définitive de la liste. Une liste noire pourrait contenir les noms à ne jamais mentionner. Une liste blanche ceux qu’il ne faut pas oublier : références incontestables ou simplement incontournables, auteurs à la notoriété grandissante, écrits des membres du jury pour un mémoire ou une thèse.

Ecrire une thèse

Enregistré dans : No Comment Art (NoCA) — moben @ 21:16

Projet dumpé en 1985

Un Musée de commissaires (Museum of Curators)

Enregistré dans : critical fusion, architecture, curating — moben @ 21:15

Museum of Curators
La fin du vingtième siècle a consacré le commissaire en le plaçant au sommet de la pyramide artistique. Si le glissement de statut l’a progressivement transformé en auteur, puis en artiste, je propose d’aller jusqu’au bout de la logique historique et de créer, au vingt-et-unième siècle, le premier musée de commissaires. C’est là que l’on pourra découvrir une collection complète des actes curatoriaux majeurs de ces 30 dernières années sous forme de documentation, mais aussi parfois de reconstruction à l’identique ou encore de maquette d’expositions qui ont marqué l’histoire de l’art contemporain.
Une variante de ce projet pourrait faciliter la reconstitution en supprimant de l’exposition tous les éléments potentiellement revendiqués par des artistes (toiles, sculptures, installations, vidéos, et.) en ne conservant de leur présence dans le dispositif originel que le cadre de poussière laissée sur le mur, le ronronnement du projecteur vidéo, la trace au sol de la sculpture en fonte écrasant la moquette. Cette approche présenterait le double avantage de réduire les frais de présentation (assurances, transport, location d’Å“uvre) et de ne donner à voir que la matérialité de ce qui fait le geste curatorial: le fil sémantique et spatial qui relie des fragments de sens en déshérence.

29 juin 2008

Eyegrapher

Enregistré dans : urban art, critical fusion, Painting — moben @ 20:37

Art Impact
On sait combien le graffitiste doit luter avec la pesanteur pour accéder à des surfaces dignes d’être taguées. Ce sont des surfaces réputées inaccessibles, donc moins bien protégées, et visibles de loin comme tous les objets élevés dans le paysage urbain.

Il suffit de détacher l’outil de la main pour ne pas avoir à déplacer le corps. Le dirigeable aisément bricolé à partir de composants du commerce, peut véhiculer la peinture et une version améliorée de l’aérographe (le bien nommé). Le manipulateur expérimenté pourra ainsi, à distance et en toute impunité, signer le monde pour échapper au néant qu’entretiennent la pesanteur et la multiplicité des corps pensants.

Une variante amusante, dans la droite ligne de la Mémoire rétinienne collective (Art Impact, So.So.So.) me pousserait à imaginer que la chose volante puisse fonctionner comme un système de surveillance et de projection. Une micro camera sur le dirigeable prélèverait un fragment de l’image du monde pour le projeter en quadrichromie sur la surface disponible. Juste retour du monde à la surface des choses en guise de mémoire redistribuée.

La GREVE (Oil on Strike)

Enregistré dans : critical fusion, change the world — moben @ 11:52

Oil on Strike

Nous sommes dans une période étrange où l’épuisement des ersatz idéologiques ne parvient pas à apporter de réponse satisfaisante en termes d’action face à un libéralisme triomphant ; c’est dans sa nature!
Rares sont ceux qui se disent encore révolutionnaires et pourtant la nécessité du changement est patente tant les signes de crash potentiel se multiplient : écologiques, économiques, religieux, culturels, militaires…
Les modalités d’action traditionnelles –manifestation, grève…- peuvent avoir un impact local, voire corporatiste (augmentation de salaire, maintient de l’emploi…) mais peu d’impact sur les enjeux à l’échelle nationale ou planétaire. Il reste à inventer des formes d’action, d’inflexion des tendances, adaptées à notre époque.

La crise du pétrole se trouve être à l’image des valeurs en vigueur: spéculation intensive (dissociation du prix et du marché), consommation excessive d’un capital limité : épuisement des énergies fossiles.

Les pratiques hors d’usage :
La révolution comme son nom l’indique n’évoque que l’éternel retour de certitudes de substitutions supposées remplacer avantageusement les valeurs dominantes. Et l’heure n’est plus aux certitudes mais à l’évaluation de leur crise et de leurs conséquences. Seules les grandes religions continuent de maintenir l’illusion de certitudes inébranlables qui n’apparaissent en rien une réponse acceptable (et moins encore souhaitable) à la crise du village planétaire.

La grève touche souvent ceux qui ne sont pas à l’origine du préjudice subi.

Le boycott, lui, devient rapidement intenable pour ceux qui le pratiquent comme pour ceux qui le subissent. Comme dans toutes les formes aggravées d’addiction, la responsabilité entre producteur, fournisseur et consommateur est partagée et il ne s’agit pas de punir mais de guérir.

Le projet est ici de programmer, DANS UN AN, LA GREVE DU PETROLE.

Il s’agit bien d’une action collective, qui se limite à une seule cible : la consommation immodérée du pétrole.
L’annonce largement anticipée permet de se préparer à l’événement.
Et c’est la préparation qui constitue la véritable action.
(Lire la suite…)

Silence ! (2)

Enregistré dans : come back, interactive image, Painting — moben @ 11:34

Silence

Une image, un tableau dans un espace public qui ne devient visible que lorsque personne ne parle proximité. Il s’efface lorsqu’une voix s’élève. Il énonce par son comportement les conditions de son appréciation. La visibilité de l’image est inversement proportionnelle au bruit environnant. Appliqué à la publicité urbaine le principe contredit la stratégie du phatique. L’interpellation n’est plus le moyen d’imposer l’image au regard du passant. Celui-ci, dans le doute, se verra obligé d’interrompre le cours de sa vie pour prendre connaissance d’un message dont il décidera s’il en est ou non le destinataire. La structuration de certains réseaux de communication est fondée sur ce modèle : chacun émet pour tous, seul le vrai destinataire “écoute”.

Reverse Time Reverse Money

Enregistré dans : urban art, critical fusion, Business Model — moben @ 11:11

Reverse Time Reverse Money

Players : Oliafur Eliason, Michael Bloomberg

Le Public Art Fund annonce le financement d’un nouveau projet urbain d’Olafur Eliason : The New York City Waterfalls. La rencontre la plus surprenante n’est probablement pas la présence de chutes d’eau dans New York mais la franchise du maire de la ville ; Michael Bloomberg, qui en toute honnêteté précise :
“Not only does public art excite and inspire New Yorkers, it helps draw visitors and adds millions of dollars into our economy” *

L’acceptation de l’art dans ses formes les plus extrêmes par les esprits les plus conservateurs a toujours été favorisée par leur plus petit dénominateur commun : l’argent, le retour sur investissement. La convertibilité du supplément d’âme en plus value financière constitue un moteur de fait de la production artistique et l’énormité des lieux d’art récemment construits dans les grandes villes de la planète répond bien à la même logique quand leurs commanditaires précisent off the record qu’il s’agit pour eux de reproduire l’effet Bilbao sous entendu la plus value touristique d’un édifice spectaculaire largement médiatisé. La question est alors de savoir dans quelle mesure un projet artistique trouve ses moyens dans sa médiatisation indépendamment de son propos ou bien s’il se dissout dans la logique de son financement ne véhiculant plus d’autre message qu’un compromis spectaculaire.
(Lire la suite…)

21 juin 2008

Art After Technology Dump#141 Instance 1

Enregistré dans : theorie, done — moben @ 10:53

Artt After Technology
La revue du MIT, Technology Review me demande pour son édition française, la rédaction d’un article sur LE FUTUR DE L’ART. L’occasion est trop belle pour ne pas passer à l’acte et rédiger une première version résumée du projet « dumpé » Art After Technology.
Publié en version réduite dans le numéro 7 de juin 2008 de la revue qui ne sera pas distribué pour des raisons économiques, voici un passage à l’acte qui retombe dans le compost du Dump.
La version intégrale se retrouve sur mon site en attente d’un développement ultérieur voire d’une publication :
L’art après la technologie

18 juin 2008

SYMPa-thétique

Enregistré dans : critical fusion, change the world — moben @ 19:57

Player : les Inrocks 17-23 juin 2008 : «Plus d’argent pour les facs « performantes » et moins pour celles qui privilégient les sciences humaines. SYMPA, ou « SYstème de répartition des Moyens à la Performance et l’Activité », est le nouveau projet de financement des universités par l’état présenté dans un rapport rendu le 11 juin (2008) par six sénateurs. Son objectif : « restaurer une plus grande équité entre les universités, tout en incitant à davantage d’efficience dans l’utilisation des moyens »

(Lire la suite…)

« Page précédentePage suivante »

Propulsé par WordPress