Epidémie
Rendre visible l’invisible
Parce que l’on parle ici de l’invisible qui détermine notre destin, il est important de lui donner une forme de visibilité.
Le danger réside dans l’incapacité du cerveau à dissocier l’importance de la menace de la taille du danger. Il a fallu du temps pour que le microbe soit pris en compte par les individus.
Le parti ici est de jouer la transparence. Celle qui semble dévoiler l’ensemble mais qui laisse libre cours à la superposition des contenus mêlant les plateaux tout en donnant à voir chaque sujet dans son entièreté. Fusion sans confusion.
La surface du premier niveau est divisée en deux parties, traitée de la même manière en termes de scénographie mais le parcours impose entre les deux le passage par la mezzanine.
Les 3 parties reprennent la subdivision thématique du cahier des charges.
Le premier niveau est constitué de structures métalliques en aluminium et de parois en plastique suspendues rappelant un site protégé contre le risque bactériologique.
L’enveloppe extérieure laisse apercevoir les différentes salles. Celles ci en forme de croix présentent autant de surfaces-écran que d’extrémités disponibles. Les salles sont légèrement surélevées. Il en va de même pour les passerelles protégées qui passent de l’une à l’autre. Entre les salles on peut apercevoir l’espace « contaminé. Une légère brume, fumée ou vapeur, rend visible la présence de particules présumées dangereuses. Toute la machinerie est posée à même le sol ou suspendue. Les projeteurs, visibles, créent des cônes d’images qui s’accrochent aux particules. Les câbles trainent au sol. Ventilateurs tournant à vitesse réduite, machinerie nécessaire au fonctionnement du site rien n’est caché. L’urgence de fait pas dans la déco.
Le couloir d’accueil dans lequel 3 écrans donnent une vision type camera thermique de ce qui se passe de l’autre côté du mur. C’est la singularité de ce qui suit qui jongle avec les nivaux d’information et de représentation. De la personne physique à l’avatar virtuel en passant par le robot, à nous de choisir nos planches de survie et nos sources d’information.
En entrant dans la salle principale, on est frappé par la luminosité. Si la salle est noire de l’extérieur, elle est très blanche à l’intérieur. Lino banc au sol, angle mur/sol arrondis, murs de vinyle blanc et faux plafond en croque-feu blanc.
Au dessus du faux plafond des rangées de tubes fluorescents augmentent l’impression d’une salle baignée de lumière dans laquelle circulent librement des robots.
En sortant de la salle des robots, une salle plus sombre présente des alignements écrans sur une table en quinconce. C’est la salle destinée à l’accueil des groupes, les scolaires ont ainsi accès aux différents programme on line ou off line qui traitent du sujet de l’épidémie.
C’est aussi le lieu où l’on peut accéder à une zone spécifique de Second Life ou, curieusement, les doubles des robots de la salle précédente vont à la rencontre des internautes. Là, ce sont les avatars des visiteurs qui deviennent rouge lorsque lors degrés de contamination/ignorance augmente. Les touristes du virtuel semblent même se contaminer les un les autres.
Un compteur rend compte de l’avancée des joueurs dans la connaissance et leur permettra ensuite, une fois rentrés chez eux de continuer de marquer des points.
Construits sur la base de robots industriels destinés à la traction de chariot tels qu’on les trouve dans certains hôpitaux modernes (cf. CHU d’Arras), les robots de l’exposition sont destinés au dialogue avec le public. Ils viennent naturellement vers le visiteur et, grâce à un écran tactile et un dispositif de contact, ils apportent en milieu « hautement sécurisé » les informations critiques sur l’épidémie. Métaphore du contact contaminant, le fait de poser la main sur le devant du robot permet de prendre en compte les données RFID et de produire un contenu personnalisé. Le robot sait alors quelles sont les données ignorées du visiteur et peut adapter le contenu qu’il propose. Ces robots permettent aussi de faire parler des scientifiques dont le visage, à hauteur d’homme, semblera dialoguer avec le visiteur.
Les visiteurs circulent avec un bracelet RFID qui leur permet d’avoir un retour personnalisé.
La contamination par l’information
Par les Leds qu’il arbore on peut voir le degré de contamination. Ici l’information contamine quand elle traite des facteurs de risque, elle sauve quand elle apporte solution, protection et traitement.
Le traitement par la connaissance
Pour sortir sain et sauf il faudra recueillir le maximum d’information. Les visiteurs à risque sont facilement identifiés mais pas stigmatisés. Tout le monde y passe (Leds rouges) et tout le monde peut accéder à la connaissance qui permet de se protéger (Leds vertes).