Les formes stylistiques qui s’épanouissent dans les interstices épargnés par l’économie réticulaire
La diversification et la fluidification des échanges rendus possible par la multiplication des réseaux et des systèmes de communication semblent créer une redistribution des valeurs qui, dans l’économique, est marquée par la prédominance accentuée de la transaction sur la production. Ce même glissement se retrouve dans l’économie des signes, et a fortiori dans les nouvelles modalités de production artistique qui à leur tour vont privilégier la transaction par rapport à la production. Appropriation, échantillonnage, collage, emprunt, citation, référence, parodie, détournement sont les formes stylistiques qui s’épanouissent dans les interstices épargnés par l’économie réticulaire. Le projet ici n’est pas ici de s’intéresser aux aspects phatiques et communicationnels de la création en ligne qui substituent le faire savoir au savoir faire, ou plus simplement la représentation (commerciale) et la distribution à la production (P2P, home pages, annonces, spam…), témoins de cette pro-duction qui conduit l’objet de la formulation à la consommation.
Le projet est ici de s’intéresser plus particulièrement aux échanges et transactions mis en œuvre dans processus de production. Comment les emprunts, captures, saisies, interactions, interférences, deviennent consubstantiels à la production artistique. IN/OUT est un dispositif expérimental répondant à un double objectif : dynamiser l’émergence de formes extrêmes de la création transactionnelle, imposant le principe du recevoir/donner, relecture de Mauss, multipliant les échanges et les opportunités de création, instituant le dialogue et l’appropriation, stimulant l’interopérabilité des plateformes aussi bien institutionnelles (musées, galeries, laboratoires) que techniques.
Maurice Benayoun
Mars 2008