Et moi dans tout ça ? 2, permet à chacun de participer à la réécriture de la création du monde.
Internet Java
L’interactivité apporte à la pratique artistique ce qui fait la matière même de notre rapport au monde qui nous entoure. Sa mise en œuvre dans le champ des représentations est en soi une forme de questionnement et de révélation. La virtualité d’événements non écrits donne à ces univers symboliques un fragment de la puissance émotionnelle et suggestive du monde et le poids relatif de la chose vécue. L’expérience interactive fait de chacun le chaînon manquant d’un sens dont l’apparaître est en perpétuelle mutation. Elle nous propose de nouvelles lectures actives du monde.
A la suite des deux premières “Grandes Questions” posées sous forme d’installations de réalité virtuelle, Et moi dans tout ça ? se présente comme un ensemble de réalisations interactives sur Internet.
Contrairement aux deux précédentes Questions qui nécessitaient un dispositif lourd (ONYX Silicon Graphics) et étaient fondées sur le creusement comme participation du spectateur dans la création du monde qu’il explore, Et moi dans tout ça ? – 1nous présente le monde sous la forme d’une vue aérienne plane. Nous pouvons librement choisir une partie du monde et (se) lâcher dessus tel un petit cailloux (grain de sable) qui, en tombant sur la terre, déforme les continents qu’il touche.
Le monde est ainsi, provisoirement, modifié par notre présence. Provisoirement parce que cette déformation – ainsi que le grain de sable qui l’a provoquée – se réduira progressivement jusqu’à ce que le monde reprenne sa forme initiale. De la même manière nous pouvons apprécier la présence des autres et leur impact sur la terre. Et moi dans tout ça ? – 1 est réactualisé à chaque consultation. Ainsi chacun intervient sur la terre commune. Et sa présence modifie le monde tel qu’il est vécu par tous.
Il est possible, en cliquant sur un des cailloux ainsi projeté d\’envoyer un message de réponse à son initiateur. La présence de l\’autre peut être perçue comme un signe positif -une recherche de contact- ou comme une agression. Il dé-range. Le dialogue peut à son tour la rendre supportable sinon nécessaire.
Et moi dans tout ça ? – 2 permet à chacun de participer à la réécriture de la création du monde. En effet, un, deux ou trois mots à remplacer. Ce sont des mots extraits du début de la Genèse. On peut ensuite consulter une version en perpétuelle évolution de ce texte qui nous montrera comment l’homme se ré-approprie la création du monde dans lequel il vit. Comprendre le monde est un jeu, à l’image de la création. Le monde déclaré par l’homme défini plus celui qui l’énonce que ce qu’il décrit. Les avatars du mot donnent une profondeur au texte dont la surface mouvante trahit les incertitudes.
La première version de Et moi dans tout çà ? 1 a été présentée dans l’exposition Kahanamoku and beyond à l’University of Western Sydney (UWS) en Australie juillet 96*.
Materiel préconisé : PC pentium 75 min avec 16 Mo RAM min et Netscape 3 ou Communicator et Java. Développement java : David Nahon, Bertrand Nouvel Z-A Production
*seul document restant sur le net à propos d’une manifestation pionnièreKahanamoku and Beyond:
“No films at film fest Sydney Film West 1996 is the world’s first film festival not to screen any films and to use the internet as its actual launching site this year. With a high noon switch on on 24 June.
The launch, at the computer facilities of University of Western Sydney, “is in keeping with the content of the festival – electronic artists surfing the new wave,” said festival director Hunter Cordaly.
The event is organised by the University of Western Sydney, where Cordaly is lecturer in visual communication.
The title of this year’s event, Kahanamoku and Beyond, is a word-play tribute to the Hawaiian ‘Duke’ Kahanamoku who came to Australia in 1915 bringing a surfboard carved from solid log, introducing Australia to surfing.
The third Film West, which runs from 12-26 July, is also a satellite event of the 10th Biennale of Sydney, and is being run from two galleries 40 kilometers apart, linked by microwave.
Four computers in each of the two galleries will offer examples of CD ROM works by a selection of artists, which Cordaly describes as “spectacular”; interactive www sites from places as varied as Cologne and Japan, connected to projectors that show the enlarged images on the gallery walls.
“We’re doing this to show people the possibilities of new technologies,” said Cordaly, “and we’re selling the catalogue: a disc which contains the sounds, the images and some essays, which can all be downloaded onto your computer”. Next year, he promised, “we will do something even more challenging.”
The address is http://www.uws.edu.au/filmwest
Andrew L Urban”